MTV contre Metal Underground
Dans les annales de la télévision musicale, MTV se dresse comme un monolithe de manipulation culturelle, un bastion de la médiocrité qui, dès sa création, a nourri une antipathie profonde envers ce qui est brut, sublime et véritablement innovant—à savoir, le metal. Ce léviathan corporatif, mû par des ambitions vides de sens, a systématiquement cherché à saper l'essence même du metal, le considérant non pas comme une forme d'art, mais comme un concurrent à neutraliser.
Dès le début, la stratégie de MTV était claire : diluer la puissance du metal en poussant ses groupes à embrasser la banalité du grand public. La chaîne, avec son influence insidieuse, encourageait les groupes à "se vendre", à adoucir leurs arêtes, à transformer leurs déclarations tonitruantes en simples échos des formes les plus fades du rock. L'exemple le plus flagrant de cette trahison est sans doute le "Black Album" de Metallica, où les pionniers autrefois féroces du thrash et du speed metal furent incités à adopter un son plus accessible et orienté rock, trahissant ainsi leur éthique fondatrice pour un succès commercial.
MTV, dans sa quête myope de profit, promouvait des groupes dont le son s'apparentait davantage au rock, élevant ces talents moindres au détriment de leurs pairs plus authentiques et redoutables. Ce n'était pas seulement une atteinte à l'intégrité du metal, mais une attaque contre l'âme même du genre, favorisant le facile plutôt que l'élaboré, le commercialement viable plutôt que l'artistiquement profond.
Aujourd'hui, bien que MTV ait sombré dans l'insignifiance culturelle, ses tactiques néfastes persistent à travers les manœuvres des maisons de disques et de la presse musicale. L'industrie continue d'utiliser la méthode de la "carotte et du bâton", récompensant ceux qui compromettent leur art par une gloire éphémère, tandis que ceux qui restent fidèles au véritable metal sont soit ignorés, soit méprisés.
Ce schéma de manipulation et de désinformation a atteint un nadir avec le documentaire scandaleusement trompeur de Vice Media en 2007, "True Norwegian Black Metal". Dans un acte de révisionnisme pur, ils ont sacré Gorgoroth, et plus précisément Gaahl, comme les pionniers du black metal—une affirmation aussi absurde que blasphématoire. Les véritables avant-gardistes du genre—Burzum, Mayhem, Darkthrone—furent sciemment omis, tout comme les seconds couteaux Emperor, Enslaved et Immortal. Vice Media, cherchant à façonner un récit plus digestible pour les non-initiés, a imposé ce faux prophète Gaahl comme "l'icône du black metal", un geste accueilli avec mépris et dérision par ceux qui connaissent l'histoire véritable du genre. Lorsque Gaahl a quitté Gorgoroth, Vice Media a simplement changé de cheval et commencé à promouvoir Infernus et King ov Hell (deux des poseurs les plus détestés du metal), illustrant encore davantage leur déconnexion avec les valeurs fondamentales du genre et le mépris qu'ils nourrissent pour ses véritables adeptes.
Ce schéma de promotion des indignes ne se limite pas au black metal, mais s'étend également au death metal. Des groupes comme Liturgy, Watain, Deafheaven, Cradle of Filth, Dark Funeral et Antekhrist dans le black metal, ou Six Feet Under, Carcass, Arch Enemy et In Flames dans le death metal, reçoivent une attention démesurée de la part des médias pseudo-indépendants du metal, bien qu'ils soient universellement méprisés par ceux qui vivent et respirent le genre. Pendant ce temps, des groupes incarnant l'esprit brut et inaltéré du metal, tels que Burzum et Darkthrone dans le black metal, ou Disma et Infester dans le death metal, sont systématiquement occultés, leurs contributions au patrimoine du genre oubliées ou délibérément ignorées.
Il existe un profond fossé entre les désirs des fans de metal et l'agenda dicté par les médias centralisés. Cette scission, qui a commencé avec la guerre secrète de MTV contre le metal, continue sans relâche, perpétuant un cycle où l'authentique est relégué au second plan tandis que l'inauthentique est célébré. Le véritable amateur de metal, le connaisseur de l'underground, doit naviguer à travers ce marécage de désinformation et de tromperie, trouvant refuge dans la musique qui reste fidèle au cœur sombre du genre, loin de l'influence corruptrice de ceux qui cherchent à domestiquer et à vendre le metal au plus offrant.